Trois jours après la disparition de son père, Charles se rend à Baku et compte bien réussir son weekend pour lui rendre hommage de la plus belle des manières.
La séance d'essais libres où Charles termine septième à une seconde du premier nous laisse un peu perplexe car nous pensons à cet instant qu'il a probablement la tête ailleurs. Et franchement, qui ne l'aurait pas eue ? En qualifications, là où ça compte, Charles atomise la concurrence en signant la pole, une bonne demi-seconde devant le deuxième. En quelques heures, il nous a pris complètement de court et à partir de cet instant, nous comprenons qu'il nous prépare un gros weekend.
La course 1 se déroule formidablement bien puisqu'il est en tête du premier au dernier tour. En ce samedi, Charles est tout simplement imbattable. Il roule pour la mémoire de son père et rien ni personne ne semble pouvoir l'empêcher de gagner, pas même un hypothétique "unsafe release" qui a failli lui coûter la course lors de son arrêt aux stands. Lorsque Prema le libère, Matsushita arrive à son tour. Fort heureusement, Charles est assez lucide pour voir le Japonnais arriver dans ses rétroviseurs et s'arrêter pour éviter une pénalité dont seule son équipe aurait été responsable. En fin de course, un drapeau rouge l'oblige à arrêter sa monoplace tout au bout de la pitlane. A la descente de sa voiture, Charles reste très digne et ne saute pas de joie. Il se contente de revenir à pieds vers la salle de presse en tapant dans la main de tout ses mécanos et ceux d'ART GP. Néanmoins, il n'oublie pas son père et montre à la caméra le message qu'il a fait poser sur sa dérive d'aileron arrière : "je t'aime papa". Ce jour marque sûrement la plus grosse démonstration de force de toute sa carrière.
Le lendemain, il part huitième de la course 2. Au départ il redescend jusqu'à la dixième place mais à partir du septième tour, le lion se réveille. Il remonte un à un tous ses concurrents et passe la ligne en grand vainqueur. Malheureusement, 10 secondes de pénalité pour vitesse excessive sous drapeaux jaunes le renvoie à la deuxième place derrière son ami Norman Nato. Ce week-end là, Charles a montré au monde sa force mentale et tout le bénéfice de ses entraînements à Formula Medicine depuis des années. Dans la vie du Monégasque, l'entreprise dirigée par le docteur Ceccarelli est un atout absolument énorme.
En arrivant en Autriche, son avance sur Oliver Rowland est alors de 42 points puisqu'il est le seul à être aussi régulier depuis le début de la saison. Les qualifications se passent exactement comme à Baku avec un meilleur temps pour Charles et le deuxième relégué encore à une demi-seconde.
En course 1, pour la première fois de la saison, Prema occupe toute la première ligne. Antonio Fuoco semble enfin se réveiller. De son côté, Charles domine assez facilement son sujet. Il remporte sa quatrième victoire de la saison et Fuoco son premier vrai bon résultat. Enfin !
En course 2 en revanche, tout est bien différent. Parti huitième, Charles est sixième au moment où Rowland tasse Fuoco vers les graviers ce qui oblige l'Italien a pilé pour ne pas risquer l'accident. Derrière eux, Charles ne s'attend pas à un tel coup de frein et heurte la roue arrière de son équipier. Il termine sa course sur le côté opposé de la piste et enregistre-là son premier abandon de la saison au tour de 5 tours. Néanmoins, il garde 49 points d'avance au championnat, ce qui reste très confortable.
La Grande Bretagne et le circuit de Silverstone sont le théâtre de la mi-saison. En qualification, on prend le même et on recommence. Sixième pole de suite pour Charles qui égale à cet instant le record de Nelsinho Piquet datant de 2006, à savoir 6 poles dans la même saison.
En course 1, on frôle pourtant la catastrophe. En tête avec plus de 6 secondes d'avance sur Nato, Charles voit une énorme fumée blanche sortir de l'arrière de sa monoplace. Il informe directement son équipe à la radio avec un calme olympien. Finalement, la puissance est toujours là et il continue sa route comme si de rien n'était. Au bout des 28 tours de course, il remporte sa cinquième victoire de la saison. Tout est bien qui fini bien. La fumée ne provenait que de l'extincteur placé dans sa voiture qui s'est déclenché sans raison.
En course 2, Charles part huitième et pointe sixième après le premier tour. Par la suite, il perd un temps fou derrière Canamasas, bien décidé à lui tenir tête. Une fois libéré, il remonte petit à petit sur le trio Ghiotto, Rowland, Markelov qui se bat pour la deuxième place. Malheureusement, la sortie de piste de Boschung à trois tours de l'arrivée provoque l'entrée en piste de la Safety Car. Lorsque la course reprend pour le dernier tour, il se fait surprendre dans le dernier virage par Canamasas et termine finalement cinquième.
Après 12 courses, Charles est en tête du championnat avec 67 points d'avance sur Markelov. C'est à se demander quand est-ce qu'il aura vraiment un adversaire à sa taille.
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