Si les pilotes sont en vacances jusqu'à la fin du mois, pour nous, l'heure est à un premier bilan de cette saison 2021 et pour le moment, nous le trouvons plutôt positif, on vous explique pourquoi.
Remettons les choses dans le bon ordre :
Après une saison 2019 ponctuée de trois victoires (dont deux de Charles), Ferrari a été rattrapée par la patrouille et à l'issu d'un accord secret avec la FIA dont rien n'a jamais fuité, la performance s'est écroulée en fin de saison. La saison 2020 a été quant à elle catastrophique. La pire depuis les années 80. La COVID-19 n'a pas arrangé les choses puisque la nouvelle réglementation a été repoussé à 2022, ce qui a eu pour conséquence de beaucoup ralentir le développement 2021. 2021 s'annonçait tout aussi compliqué, et pourtant...
Doucement mais sûrement :
Si vous relisez nos articles du début de saison, nous étions très prudents puisque malgré des essais hivernaux encourageants, nous avons émis des réserves pour les courses, car évidemment, tout change une fois le championnat lancé. Pourtant, si l'on compare les 11 premières courses de 2020 aux 11 premières de 2021, on peut voir que Ferrari est entré 17 fois (contre 11) dans le TOP 10 dont 8 fois dans le TOP 5 (contre 3 en 2020). Ajoutons à ça les deux poles de Charles (mais aucune en 2020), chose totalement inattendue avec un moteur de 40 à 50 chevaux de moins que le Mercedes ou le Honda. De plus, Ferrari a été performante sur des circuits où on ne l'attendait pas : entre autres Bahreïn, Baku et le Hungaroring. On se demande donc si les rouges ne seront pas également performants à Spa et à Monza.
Il est difficile de se réjouir de voir des Ferrari se battre pour la cinquième place mais il ne faut pas non plus oublier que l'équipe revient de loin. Après les 11 premières courses de 2020, la Scuderia n'avait marqué que 60 points alors qu'elle en totalise déjà 163 après autant de courses en 2021. A l'issue du championnat 2020, les rouges ont fini avec 131 points. Ils totalisent actuellement autant de podiums qu'en 2020, preuve que les choses vont clairement mieux. Les stratégies sont nettement meilleures et les arrêts aux stands aussi. La restructuration fait du bien à tout le monde et l'arrivée de Sainz également. On sent une atmosphère plus saine de part et d'autre du garage. Espérons que ça dure puisqu'en continuant à se pousser, les pilotes vont continuer à repousser les limites de la voiture.
Le futur des rouges :
Evidemment, tout n'est pas parfait. Nous adorerions voir Ferrari se battre pour la victoire à chaque course et la mésaventure de Monaco ainsi que les coupures moteurs de Silverstone sont deux grosses chances manquées. Il n'empêche qu'à Maranello, on semble enfin faire confiance à la jeunesse et plus seulement aux anciens Champions du Monde. Comme Ferrari, nous plaçons de gros espoirs sur 2022. En attendant, la bataille pour la troisième place du championnat va continuer mais ce qui est sûr, c'est que désormais Ferrari est à nouveau prise au sérieux, et ça c'est vraiment encourageant !
La suite de la saison avec des pénalités mais pas que !
Pour la fin de cette saison 2021, Ferrari dispose d'une dernière carte à jouer et non des moindres, puisqu'il s'agit d'un développement moteur. Si d'autres motoristes ont introduit leurs nouveaux composants au début de l'année et doivent désormais s'en tenir à cette même spécification, Ferrari a pris un chemin différent en apportant une première évolution en début de saison, avant d'en apporter une deuxième d'ici quelques semaines. La seule mauvaise nouvelle c'est que pour avoir cette évolution, les pilotes vont avoir des pénalités sur la grille de départ.
Le calendrier de cette évolution n'est pas encore connu mais Mattia Binotto a déjà annoncé que ce ne serait pas avant Grand Prix d'Italie, début septembre. Le nouveau moteur qu'aura Charles en Belgique (suite à la destruction de celui qu'il avait en Hongrie) sera donc de l'ancienne version.
Mattia Binotto parle de ce nouveau moteur :
"Juste pour préciser quelles sont les réglementations en 2021 : vous pourriez avoir un tout nouveau groupe motopropulseur en 2021. Cela signifie que vous pouvez apporter une mise à jour dans tous les composants du groupe motopropulseur, que ce soit l'ICE, le turbo, le MGU-H, les batteries, le MGU-K, etc. Nous avons choisi de ne pas tout faire en même temps et il reste donc des composants que nous pouvons développer. Je pense que ce sera pour nous une étape importante pour la fin de la saison.
Spa-Francorchamps sera une course difficile pour nous car nous sommes à sept dixièmes des meilleurs. Sur ces sept dixièmes, 60% proviennent de notre manque de puissance moteur. Nous nous considérons toujours derrière Mercedes et Honda à ce jour. Sur une piste comme celle de Spa-Francorchamps, nos simulations annoncent une différence significative de ce côté-là."
Déclaration de Charles avant la pause estivale :
"Cette année, nous nous sommes concentrés sur nous-mêmes. L’année dernière a vraiment été une saison difficile à accepter mais je pense que l’équipe a fait un excellent travail en acceptant assez rapidement que nous avions pris du retard sur les autres. Nous avons pris les choses avec plus de recul et depuis, nous travaillons de la meilleure façon possible. Vous pouvez déjà voir que l'équipe a fait un pas dans la bonne direction et ça montre que tout le travail que les gens ont fait à Maranello ainsi que sur la piste porte ses fruits. La route est encore longue et nous espérons être bientôt en mesure de nous battre pour les premières positions.
La façon dont nous travaillons est la bonne et nous devons simplement continuer à travailler en équipe. Au final, je ne pense pas qu’il y ait une grande faiblesse sur notre voiture de 2021. C'était peut-être un peu plus le cas l’an dernier mais cette année, j’ai l’impression que c’est beaucoup plus équilibré et que nous sommes finalement plus forts en qualifications comme en course."
Photo : Scuderia Ferrari Press Office