F1 2022 - Imola : Un rendez-vous manqué

Deux semaines après le Grand Prix d'Australie, le paddock arrive pour la première fois de la saison en Europe et plus précisément en Italie, à Imola, sur le circuit Enzo e Dino Ferrari. A domicile, la Scuderia Ferrari a logiquement envie de faire plaisir aux plus de 130 000 tifosi venus les soutenir. D'autant plus que Charles arrive en leader du championnat et est d'ores et déjà assuré de le rester après le Grand Prix.

Pour la première fois de l'année, le programme du week-end se voit chamboulé puisqu'une course sprint est prévue samedi après-midi en lieu et place des habituelles qualifications. Ces dernières arrivent dès le vendredi, ce qui laisse peu de temps pour la préparation. En effet, à l'instar de la saison dernière, seule une séance d'essais libres permet aux pilotes de se roder. Pour pimenter les choses, la pluie est prévue sur le circuit vendredi et probablement dimanche.

Charles poursuit un début de saison remarquable de régularité en signant le meilleur temps de la séance d'essais libres. Les écarts entre les vingt pilotes sont très grands et ne permettent pas vraiment de rendre compte d'une hiérarchie.

Qualifications :
En Q1, le Monégasque signe le meilleur temps sur une piste sèche. Suivent Verstappen et Sainz qui devraient se battre pour la pole position lors de la course sprint du lendemain. La Q2 est marquée l'erreur de l'Espagnol au dernier virage qui, malgré son théorique passage dans les dix premiers, subit un quatrième revers en quatre tentatives face à Charles lors de l'épreuve du tour rapide. Le Monégasque est sixième, sans forcer.

En Q3, une nouvelle bagarre entre les deux meilleurs ennemis se profile. Alors que Verstappen enchaîne deux tours consécutifs sur une piste à nouveau mouillée, Charles prend la décision d'effectuer sa seconde tentative en fin de séance après avoir chauffé ses pneus à sa convenance. Cependant, cet essai n'arrivera jamais puisque deux drapeaux rouges l'en empêchent. Il s'élance donc de la deuxième position samedi, pour le premier Sprint de l'année.

Sous un ciel menaçant mais sans pluie, la deuxième séance d'essais libres permet à Ferrari de travailler sur le rythme de course pour dimanche. Dans les ultimes minutes de la session, les pilotes sortent les griffes et Charles termine troisième derrière un surprenant Russell et Perez. Les esprits sont tournés vers la course sprint et vers un départ qui s'annonce électrique. Les pneus tendres devraient être privilégiés.

Course Sprint :
A l'extinction des feux, Charles dépose littéralement Verstappen qui a eu des soucis en passant ses rapports (problème de synchronisation de la boite de vitesses) et prend la tête. Derrière, Carlos Sainz saute Vettel et Bottas et entame une belle remontée. Un incident de course concernant Gasly et Zhou envoie le rookie hors de la piste et provoque la sortie de la voiture de sécurité. A la relance, Charles gère bien son avantage et sort Verstappen de la zone d'activation du DRS. Il maintient pendant une dizaine de tours son adversaire mais le voit revenir dans les dernières boucles grâce à une meilleure gestion des pneus.

Verstappen passe, gagne, et engrange huit points pour réduire son écart avec Charles qui n'en récolte que sept. Sainz en marque cinq et passe deuxième au classement des pilotes. La première ligne du dimanche est donc identique à celle du samedi. Perez et Sainz ont tous les deux gagnés des places et partiront troisième et quatrième. A noter les mauvaises performances des deux Mercedes qui ne sont pas parvenues à dépasser et qui s'installeront onzième pour Russell et quatorzième pour Hamilton.

Déclaration de Charles après le Sprint :
"Nous avons eu beaucoup de dégradation sur le pneu avant droit. J'ai essayé de pousser pas mal au début afin de sortir Max de ma zone DRS car je savais que ça allait me mettre dans une position vulnérable pour la suite de la course. J'en ai payé le prix à la fin de la course et nous allons analyser ça ce soir afin d'être prêts pour demain. Je pense que si nous gérons mieux le début de la course, comme Max l'a fait, ça devrait aller mieux. Nous avons pu voir qu'il était à 1''3, 1''4, il était un peu plus lent au début et je pense que ça l'a aidé pour la fin de course. Pour nous l'Italie c'est toujours incroyable et voir autant de monde dans les tribunes, ça nous fait très plaisir. On espère pouvoir leur offrir un doublé demain !"

Course :
Dimanche, la pluie est, comme prévu, de retour à Imola. En effet, la piste est détrempée une heure avant le départ et malgré une accalmie pour le départ, elle devrait revenir dans l'après-midi. Les pilotes n'ont donc pas le choix concernant les pneus et utiliseront des gommes intermédiaires.

Le départ est compliqué pour les deux Ferrari : si Charles se fait dépasser par Pérez et Norris, Sainz voit son Grand Prix s'achever dès le deuxième virage. Ricciardo percute l'Espagnol suite à un sous-virage. Le début de saison est plus que compliqué pour celui qui a pourtant prolongé son contrat avec les rouges jusqu'en 2024.

La début de course de Charles se résume à se battre avec le Britannique qu'il dépasse non sans mal au huitième tour puis avec le Mexicain. Le Monégasque n'aura jamais eu l'occasion de porter une attaque suffisamment efficace. Plus loin, Hamilton est dans une impasse, sa monoplace ne lui offrant pas la possibilité de dépasser. Il sera derrière Gasly pendant une grande majorité de la course. Les moyennes de temps au tour montrent une facilité de Verstappen sur le circuit d'Imola : 1'31"043 sur le premier relais, contre 1'31"488 pour Pérez et 1'31"498 pour Charles.

A l'initiative de Ricciardo, tous les pilotes chaussent des pneus mediums, preuve que que la piste a séché. A partir de ce moment, la non-autorisation du DRS  empêche Charles de combler son retard. Le Grand Prix est calme, jusqu'au cinquantième tour, où Charles rentre aux stands pour essayer de bousculer les choses. Il ressort des stands en gommes tendres mais derrière Norris, suite à une mauvaise anticipation des ingénieurs. Toutefois, le Monégasque dépose l'Anglais et tente de revenir sur la deuxième position de Pérez, qui tout comme Verstappen, ont couvert l'arrêt de Charles.

Le coup de tonnerre de cette course italienne intervient au cinquante-quatrième tour lorsque le leader du championnat perd sa voiture au virage 14. Par miracle, il n'endommage que son aileron avant, le forçant à rentrer une nouvelle fois aux stands. C'est désormais une course contre la montre pour sauver le plus de points possible, lui qui pointe en neuvième position.

Charles termine le Grand Prix sixième, perdant "seulement" sept points par rapport au podium qui lui était promis. Verstappen réalise un Grand Chelem, deux semaines après celui de son rival en Australie, et revient à 27 points de la tête du championnat. C'est un rappel à l'ordre pour Charles et pour Ferrari. La saison est très longue et Red Bull saura, à condition d'une bonne fiabilité, profiter des erreurs commises.

Classement de la course :

Classement du championnat des pilotes :
01. C. Leclerc : 79 points
02. M. Verstappen : 51 points
03. G. Russell : 49 points
04. S. Perez : 48 points
05. C. Sainz : 33 points
06. L. Norris : 31 points
07. L. Hamilton : 28 points
08. V. Bottas : 22 points
09. E. Ocon : 20 points
10. K. Magnussen : 14 points

Classement du championnat constructeurs :
01. Ferrari : 112 points
02. Red Bull : 99 points
03. Mercedes : 77 points
04. McLaren : 39 points
05. Alfa Roméo : 23 points
06. Alpine : 22 points
07. Alpha Tauri : 16 points
08. Haas : 14 points
09. Aston Martin : 5 points
10. Williams : 1 point

Déclaration de Charles après la course :"
Pourquoi j’ai fait une telle erreur ? Je me poserai la question quand je me serai calmé. C’est une connerie, clairement. Je ne peux pas me permettre de faire de telles erreurs, surtout lorsque Red Bull est aussi forte en performance et en gestion des pneus. La troisième place était le meilleur résultat que nous pouvions espérer aujourd’hui. J’ai vu que j’avais une mini opportunité de doubler Perez si je faisais un dernier secteur, j’ai essayé de pousser un petit peu plus et la voiture a réagi différemment sur le vibreur. Ce n’est pas une excuse parce que j’ai voulu emmener trop de vitesse mais j’apprendrai de ça. Je m’en veux beaucoup, je vais analyser ça et je vais passer à autre chose. Je n’avais pas plus de pression que ça puisque j’ai dit durant tout le week-end que je venais ici comme je viens sur n’importe quel autre circuit. Aujourd’hui je devais marquer les points disponibles sans en faire trop, je n’ai pas fait beaucoup d’erreurs depuis le début de la saison mais celle-ci je l’ai payé cher. J’ai surtout eu de la chance de pouvoir repartir parce que j’aurais pu la payer encore plus cher."

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Photo : Scuderia Ferrari