Le troisième Grand Prix de l'année se profile et il fallait se lever tôt pour profiter de l'Albert Park et de son circuit urbain. C'est également le dernier Grand Prix avant une trêve de trois semaines, conséquence de l'annulation en début d'année de l'épreuve chinoise.
Du côté de Maranello, si les insiders annoncent jour après jour des évolutions sur une SF-23 malade, les pilotes affichent une vision réaliste de la situation, conséquence du management de Frédéric Vasseur.
Nous avions quitté Charles et les siens après un constat inquiétant : celui qui donne Ferrari quatrième force du plateau, derrière l'intouchable écurie Red Bull, Mercedes, et Aston Martin.
Les essais libres se déroulent de manière similaire aux autres week-ends de compétition, basés essentiellement sur du travail de corrélation entre l'usine et la piste et sur le réglage des monoplaces. Pour la première fois en 2023, la pluie s'invite à la fête et perturbe la deuxième séance, celle qui de coutume est privilégiée par les écuries pour travailler sur le rythme en course. Une moitié de session est donc enlevée aux ingénieurs. Moins il y a de certitudes, plus il y a de spectacle ! Nonobstant la domination outrageuse de la Red Bull depuis le début de saison, l'écurie autrichienne n'affiche pas une confiance folle et Aston Martin voire Mercedes peuvent prétendre à une première ligne lors des qualifications. Charles reste, et vous le savez aussi bien que nous, une machine lorsqu'il s'agit de se battre contre le chronomètre. Il est aussi dans les discussions pour la Pole.
Samedi matin, les tifosi se réveillent devant leur écran avec une relative inquiétude concernant la réelle capacité de Charles à se hisser jusqu'aux premières places. La sortie de piste de Sergio Pérez concluant alors un samedi catastrophique devient pendant un instant la meilleure nouvelle de la matinée…
Notre Monégasque préféré est parvenu à se qualifier jusqu'en Q3, mais à chaque fois derrière son coéquipier, fait suffisamment rare pour être souligner. L'ultime partie des qualifications voit pas moins de cinq pilotes à la lutte pour le gain de la Pole Position : Verstappen, les deux pilotes Mercedes, Alonso et Charles. Alors que la pluie était annoncée pour les tous derniers instants du temps imparti, Charles se précipite et n'effectue qu'un seul tour de chauffe, contre deux jusqu'alors. Un travail de coopération devait être dans les petits papiers grâce à Sainz positionné en amont, lui offrant une aspiration entre les virages 3 et 4. Mais rien ne se passe comme prévu : l'Espagnol n'offre à aucun moment ce petit dixième d'aspiration et le gêne ne serait-ce que visuellement dans l'enchaînement suivant. Résultat des courses, Charles termine à plus de six dixièmes du Néerlandais double champion du monde, et débutera le Grand Prix d'Australie en quatrième ligne, septième. Carlos Sainz est quant à lui placé cinquième, juste devant Charles sur la grille.
Le comparatif avec la saison dernière est presque affligeant, tant le fossé en termes de performances est grand. Sainz domine pour la première fois de la saison son coéquipier, mais montre toujours des signes d'insolence lorsque le Monégasque lui explique sa vision des faits en zone d'interview. Charles a partagé non sans ironie sa déception au micro de Margaux Laffite, en espérant que Frédéric Vasseur statue sur la situation.
Dimanche, les huit premiers s'élancent avec des gommes jaunes. Seules les Alpines et les Alpha Roméo tentent les pneus tendres. À l'extinction des feux, Russell a excellemment pris son envol et dépasse Verstappen. Toutefois, le virage 3 voit Charles tenter l'extérieur sur Stroll et le percute avec son train arrière et finit sa course dans le bac à graviers. La direction de course annonce tout de suite un fait de course et Charles ne peut s'en prendre qu'à lui-même...
C'est le deuxième abandon en trois Grand Prix, il reproduit le même scénario que Verstappen en 2022. Le compteur de points reste donc bloqué à six. En tant que supporters, ce sont des heures très compliquées, pire qu'en 2020 ? Assurément.
Alex Albon provoque par la suite un drapeau rouge, ce qui piège Sainz qui venait de ressortir onzième des stands. Un tour après le second départ, Verstappen dépose littéralement Hamilton jouissant de deux zones DRS consécutives pour créer un écart de deux secondes en l'espace d'un seul secteur ! Même si Russell abandonne à cause d'une panne mécanique et que Verstappen se dirige les yeux fermés vers une nouvelle victoire, Magnussen relance absolument tout à deux tours de la fin de la course ! Il abandonne et provoque un deuxième drapeau rouge et donne de nombreux espoirs à Hamilton et Alonso...
Le départ est cataclysmique ! Sargeant, De Vries, Ocon, Gasly sont tous au tapis dans le premier secteur ! Sainz envoie Alonso en tête à queue et hérite d'une troisième place plus que provisoire au moment du nouveau drapeau rouge.
Pendant près de dix minutes, la FIA cherche une solution qui ne satisfera jamais personne à un problème plus que complexe. On n'aimerait pas être à la place des commissaires...
Finalement, c'est le classement avant le crash qui est pris en compte, et cela pour un tour. Un tour qui se passera derrière la voiture de sécurité. Sainz écope d'une pénalité de cinq secondes plus que méritée et Verstappen remporte son 37e Grand Prix devant Hamilton et Alonso ! Sainz termine quant à lui douzième.
Classement à l'arrivée du Grand Prix :
Charles en zone d'interview après son abandon :
"J’ai revu les images, au premier virage j’ai essayé de faire très attention à Lance parce que je savais qu’il allait sans doute ouvrir un petit peu en sortie, c’est ce qu’il a fait et j’aurais fait pareil à sa place. Au virage 3, j’ai vu qu’il était bloqué par Fernando et ça l’a contraint de freiner un peu tôt. J’ai vu de l’espace sur la gauche, j’y suis allé et malheureusement sur la fin du freinage, Lance s’est retrouvé entre Fernando qui dû ralentir à cause des voitures devant lui. Il n’a pas pu tourner comme je l’imaginais et on s’est touché. Résultat : on ne marque pas de point et ça fait mal.
Ce sont des choses qui ne doivent pas arriver trop souvent. On n’a pas eu un début de saison facile, au contraire, il a été désastreux. Je casse à Bahrein alors que j’étais troisième, la pénalité à Jeedah et aujourd’hui un abandon, ce n’est pas du tout le début de saison que j’éspérais."
TOP 5 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 69 points
02. S. Perez : 54 points
03. F. Alonso : 45 points
04. L. Hamilton : 38 points
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10. C. Leclerc : 6 points
Classement des constructeurs :
01. Red Bull : 122 points
02. Aston Martin : 65 points
03. Mercedes : 56 points
04. Ferrari : 26 points
05. McLaren : 12 points
06. Alpine : 8 points
07. Haas : 7 points
08. Alfa Romeo : 6 points
09. Alpha Tauri : 1 point
10. Williams : 1 point
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Photo : Media Ferrari