Retour en Europe, du côté de l'Autriche pour retrouver le Red Bull Ring, lieu de la dernière victoire de Charles en catégorie reine. Les espoirs d'une victoire sont à nouveau permis pour les tifosi depuis la belle performance des Rouges de l'autre côté de l'Atlantique, au Canada. De plus, Ferrari apporte, en avance sur le programme, un nouvel aileron avant ainsi qu'un nouveau plancher sensé poursuivre la lutte avec Mercedes et Aston Martin voire réduire l'écart avec Red Bull. Même si quelques écuries se sont plaintes de ces évolutions permises grâce à des tests Pirelli, aucun dossier n'a été ouvert par la FIA.
Le format du week-end est celui instauré avec le Grand Prix d'Azerbaïdjan. La journée du samedi devient indépendante du reste de l'évènement avec une qualification dite shootout pour déterminer la grille du Sprint du samedi après-midi. Comme à Baku, il n'y a donc qu'une seule heure d'essais libres. La séance qualificative pour l'épreuve dominicale est quant à elle avancée au vendredi après-midi. Quatre autres évènements Sprint sont prévus cette année : Belgique, Qatar, Etats-Unis (Austin) et le Brésil.
Après la FP1 et une heure passée à régler au mieux la voiture pour les courses à venir, Charles entame d'ores et déjà son exercice préféré, ou du moins celui où il excelle. Très vite, le paddock comprend très bien que les limites de piste seront au cœur des discussions, notamment dans le dernier secteur et le dernier virage.
Hormis un drapeau rouge engendré par Bottas suite à un tête-à-queue à la sortie du premier virage, la Q1 est calme et les deux Ferrari de Carlos Sainz et Charles se hissent respectivement au troisième et cinquième rang, à deux et quatre dixièmes de l'intouchable Max Verstappen. A noter que les vingt pilotes se tiennent en huit cent cinquante-huit millièmes seulement, un record cette saison. La Q2 voit Sergio Perez sortir des limites de la piste trois fois, trois fois de trop pour espérer un passage dans le top 10. Il partira quinzième lors du Grand Prix. C'est la quatrième fois consécutive que le Mexicain et autoproclamé candidat au titre mondial ne parvient pas à s'extraire des dix dernières positions sur la grille. Et cela avec une des monoplaces les plus dominantes de l'histoire de la Formule 1.
Avant le début de la Q3, Sainz a devancé notre Monégasque préféré lors de chaque session. Il est temps pour lui de prendre les commandes. En effet, les premières tentatives voient Leclerc s'intercaler entre Max et Carlos, avec un écart de deux dixièmes de chaque côté. Le moment fort de ce début de week-end est cette deuxième chance prise par Verstappen et Charles, qui se vouent une lutte acharnée pour la Pole Position. L'engagement pris par les deux meilleurs ennemis dans cette ultime boucle est grandiose et ils prouvent tous deux leur grande valeur. Charles est devant le double champion du monde à la fin du deuxième secteur mais échoue à quarante-huit petits millièmes de sa deuxième pole de la saison ! Charles reprend le dessus sur son équipier dans leur duel des qualifications (5-4) et se positionne à nouveau sur la première ligne, une première depuis l'Azerbaïdjan.
La journée de samedi est comme prévue celle du Sprint. Charles a d'énormes difficultés à s'extraire de chaque séance de qualifications. Sur une piste encore humide, le pilote vice champion du monde en titre semble incapable de placer un temps cohérent avec ceux de la veille. Un seul petit millième le sépare d'une claque en SQ1, mais la SQ3 annonce la couleur d'une course Sprint complexe : Charles est relégué à plus de six dixièmes de la première position de Verstappen. Comme si cela ne suffisait pas, une pénalité de trois places lui est infligée car il a gêné Oscar Piastri dans l'entrée de l'avant dernier virage du circuit, c'est le même incident qu'à Monaco avec son ingénieur qui ne l'a pas informé assez tôt. Il s'élance neuvième.
Le sprint le voit se battre avec Ocon et Norris pendant la majorité des vingt-quatre tours pour le gain de la huitième place, synonyme d'un petit point. Cette lutte se fait en pneus intermédiaires mais s'achève avec des pneus lisses. Charles avouera après la course qu'il est mécontent de son pilotage et qu'il n'était pas suffisamment à l'aise dans des conditions fraîches comme celle du jour. Il termine à une anonyme douzième place, alors que Sainz termine troisième, toujours loin derrière les deux Red Bull mais glane malgré tout cinq points. Avant le Grand Prix, ce sont vingt points qui séparent les deux pilotes de la Scuderia Ferrari.
À l'extinction des feux dimanche après-midi, Charles a tout tenté pour dépasser Max Verstappen, que ce soit au troisième ou au quatrième virage. Il s'est porté à hauteur du Néerlandais, sans être en réel capacité de prendre les commandes. Une voiture de sécurité sort à la fin du premier tour suite à des débris causés par Tsunoda. Elle s'efface à la fin du troisième tour.
Alors que Verstappen s'envole, Sainz est menaçant sur Charles. Le Monégasque n'a clairement pas le rythme mais l'Espagnol n'obtient pas le droit de la part de ses ingénieurs de doubler son coéquipier. En étant honnête, c'est étrange mais nous n'allons pas nous plaindre...
Une voiture de sécurité virtuelle permet à Charles et Sainz de s'arrêter en même temps. Ils remettent tous les deux des pneus médiums. L'Espagnol ressort sixième et en colère, ce qui est plus que compréhensible. Le rythme de Carlos est impressionnant, ce qui rend la décision de Ferrari encore plus illogique. Au tour 25, Verstappen s'arrête aux stands et ressort troisième, juste derrière Sainz, qu'il double au tour suivant. Quel plaisir de voir Charles en tête d'un Grand Prix !
Depuis le début du Grand Prix, la FIA passe son temps à donner des pénalités aux pilotes. Hamilton, Tsunoda et désormais Sainz au trentième tour sont les premiers d'entre eux à subir une sanction de cinq secondes.
De son côté, Charles n'a pas le rythme désiré par ses ingénieurs et ses supporters. En outre, la dégradation des pneus est plus forte qu'attendue. Au moment où Verstappen le dépasse pour la tête de la course, le Monégasque refuse une stratégie à trois arrêts.
Au quarante-six tour, Sainz sert sa pénalité et ressort aux côtés de son ami Norris, qu'il dépasse superbement bien au virage 4. Charles s'arrête en 2,5 secondes et repart avec moins de neuf secondes d'avance sur Sainz.
C'est finalement Sergio Perez qui héritera de la dernière marche du podium, après une petite bataille entre lui et Carlos Sainz. Cela a sécurisé la deuxième place de Charles qui, même si l'on doit remercier Sainz, est parvenu à inverser la tendance avec son équipier à partir du premier arrêt aux stands. Il faut continuer comme ça !
Le drapeau à damier s'agite et Max Verstappen s'offre une quarante-deuxième victoire en Formule 1 ! Charles Leclerc prend son deuxième podium de la saison et sa deuxième seconde place. Carlos Sainz a joué pour l'équipe et il faut le remercier mais termine au pied du podium à cause de sa pénalité (puisqu'il finit à moins de cinq secondes de Perez). A noter le 800ème podium de Ferrari en Formule 1 !
Prochain rendez-vous Formule 1 : le week-end prochain à Silverstone, le circuit favori de Charles !
Notre note du Grand Prix d'Autriche : 13/20. Des batailles en piste, un pin's à roulettes deuxième mais un manque de rythme pour le Monégasque et surtout un ras-le-bol à l'encontre de la FIA et de leurs limites de piste qui ont monopolisé les débats.
Déclaration de Charles après le Grand Prix d'Autriche :
"Je pense que nous avons maximisé le potentiel de notre voiture aujourd'hui et même chose pour vendredi. Hier j'étais hors du coup et ça me fait beaucoup de bien d'être de retour sur le podium. Nous apporté pas mal d'évolutions sur la voiture qui me font me sentir un peu mieux (sur piste sèche) donc c'est une bonne chose pour le futur. Je remercie l'équipe qui a vraiment fait un super travail pour apporter ces évolutions plus tôt que prévu, même si pour le moment, les Red Bull restent hors de portée. J'ai essayé de dépasser Max au départ, ce n'était pas suffisant mais je savoure le fait d'être de retour sur le podium, surtout après les courses difficiles que j'ai eues. La prochaine course se déroulera à Silverstone, c'est l'un de mes circuits préférés, j'ai toujours été en forme là-bas donc j'espère l'être encore cette année."
TOP 5 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 229 points
02. S. Perez : 148 points
03. F. Alonso : 129 points
04. L. Hamilton : 108 points
05. C. Sainz : 86 points
06. C. Leclerc : 72 points
Classement des constructeurs :
01. Red Bull : 377 points
02. Mercedes : 178 points
03. Aston Martin : 172 points
04. Ferrari : 158 points
05. Alpine : 48 points
06. McLaren : 27 points
07. Haas : 11 points
08. Alfa Romeo : 9 points
09. Williams : 7 points
10. Alpha Tauri : 2 points
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Photo : Media Ferrari