Après les essais hivernaux, il apparait tout de suite que la SF-24 est plus stable, plus maniable et donc pourrait être plus performante que sa devancière. Retour sur trois jours de travail intense pour les rouges.
Jour 1 - Des débuts encourageants :
Evidemment, le premier jour, il y a toujours une quantité industrielle de choses à tester. Ainsi, nous avons par exemple pu voir que Charles a utilisé différents réglages de hauteur de caisse et de suspensions. Le but était d'évaluer au mieux la qualité mécanique de la voiture. Pour cela, la longueur de la biellette avant a été modifiée, même chose pour les barres anti-roulis. Là, le but était de mieux gérer le sous-virage et d'éviter certains microblocages très gênants en entrée de virage.
En fin de matinée, le programme de travail s'est déplacé vers des tests à haute consommation de carburant et d'après plusieurs sources, la SF-23 en avait beaucoup. Le rythme de course était constant et satisfaisant. Les cartographies moteurs choisies étaient logiquement basses puisque la performance n'était pas recherchée. Divers tests ont également été réalisés sur la partie hybride pour configurer au mieux la puissance récupérée par le MGH-H et le MGU-K. L'objectif étant de répartir les 160 chevaux disponibles de la manière la plus efficace.
L'après-midi, dans le deuxième secteur, Sainz a amélioré son temps le plus rapide de six dixièmes par rapport à celui de 2023 à la même époque. Signalons qu'il semblerait que Ferrari ait été plus conservatrice que l'an dernier en ce qui concerne les modes essence et moteur. Entre les deux voitures, on remarque aussi une amélioration dans les virages à basse vitesse, bien qu'il s'agissait de l'un des rares points forts de la SF-23. Pour le reste, tout s'est bien passé, la voiture étant beaucoup plus stable et moins nerveuse que sa devancière.
Jour 2 - Ferrari en meilleure forme que Mercedes ?
Le matin, Charles a repris la piste et s'est concentré sur l'affinage des réglages tout en exploitant au maximum la bonne fenêtre de fonctionnement. Il a également eu beaucoup de travail sur la dégradation des pneus avant et a quasiment complété son programme. Il a seulement été ralenti lorsqu'il a roulé sur une plaque métallique qui s'est dessoudée de la piste lorsque Hamilton est passé dessus. Un drapeau rouge d'une heure a été brandi le temps de réparer la plaque. Au total, les mécaniciens n'ont perdu qu'une heure de roulage, le temps de remplacer tout le dessous de la voiture qui a été renvoyé à Maranello.
L'après-midi, notre regard se porte sur les trois plus rapides à savoir Sainz, Perez et Hamilton. Si nous comparons la télémétrie de leur meilleur tour, on voit clairement que la Red Bull arrive au premier virage avec plus de vitesse que la Ferrari et la Mercedes. La map moteur de la Red Bull semblait être plus élevée mais il est possible aussi que Sainz sacrifiait l'entrée pour avoir plus de traction en sortie. Dans l'enchainement très complexe des virages 5, 6 et 7, la SF-24 ne déçoit pas du tout mais la RB20 reste meilleure dans le changement de direction. Le comportement de la Ferrari aux virages 9 et 10 est bien meilleure que la veille, ce qui va dans le bon sens. Dans le deuxième secteur, la Mercedes semble souffrir de sous-virage, contrairement à la Ferrari. De là à dire que la SF-23 est mieux née et possède déjà un avantage sur la W15, il n'y a qu'un pas. Evidemment, parmi les nombreuses données qui nous échappent, l'absence de Verstappen en fait partie puisqu'il parvient toujours à exprimer beaucoup plus de potentiel que son coéquipier.
Jour 3 - De très bonnes sensations sur les longs runs !
La matinée de Sainz a été dédiée aux longs runs. Encore une fois, la SF-24 reste très stable, en ayant quand même une légère tendance au survirage, ce qu'adore Charles. Le phénomène se vérifie notamment aux virages 13 et 14 mais d'un point de vue plus général, on peut dire que la voiture est beaucoup plus stable au freinage, trouvant le point de corde sans difficulté. Le changement de direction aux virages 5, 6 et 7 est très bon, tout comme la traction.
L'après-midi, Charles était sur le même programme que son équipier. Lors de sa première simulation course, le Monégasque a mieux maîtrisé la dégradation que l'Espagnol. Sa deuxième et troisième simulation ont été plus agressives que la première. Son rythme était environ une seconde plus rapide par tour, ce qui justifie une dégradation plus accrue. Clairement, nous avons l'impression que Ferrari a essayé de gérer le rythme avec Sainz, tandis qu'aujourd'hui, Charles poussait fort pour voir à quel point les pneus étaient vraiment à la limite. Signalons que la simulation de Charles était 18 secondes plus rapide que la simulation de Sainz mais qu'à Bahreïn 18 kg d'essence de différence créent une différence au tour d'environ 5 dixièmes.
Rendez-vous la semaine prochaine, pour le premier Grand Prix de la saison et on a déjà hâte !
Photo : salastamparacing.com