Le repos n'est pas permis pour le paddock. A peine descendu du podium à Imola (où CLF était présent), Charles se rend sur le Rocher pour la sixième fois de sa carrière en Formule 1. La régularité qui le caractérise depuis la début de la saison lui offre un nouvel espoir de briser la malédiction. Toutefois, si la SF-24 est complexe à préparer pour l'exercice du tour rapide, c'est bel et bien la position sur la grille qui est cruciale pour le reste du Grand Prix.
Ferrari apporte un nouvel aileron arrière très chargé aérodynamiquement propre à ce que requiert les rues de Monaco. La météo est annoncée clémente, sans grand épisode de chaleur mais avec un ciel dégagé, sans risque de pluie.
L'appui indéfectible des supporters de Charles le lance de très bonne manière puisqu'il est rapidement dans le rythme. Contrairement aux Red Bull et même à Carlos Sainz qui semblent dans le dur, le vendredi du héros local se termine sur une première place avec un écart conséquent sur la Mercedes de son futur coéquipier Lewis Hamilton et sur la Red Bull de Max Verstappen.
Le samedi doit être parfait pour maintenir le rêve d'une première victoire de Charles dans la Principauté. L'ultime séance de qualifications est une nouvelle fois très bien gérée, Charles continue d'opter pour une approche agressive et relègue la concurrence à plusieurs dixièmes. Une première alerte est détectée avant la fin de la séance avec un capteur de surchauffe qui force les mécaniciens basés à Maranello à changer le moteur de la monoplace numéro 16. C'est l'élément installé à Imola qui est ainsi à nouveau chaussé.
La première session de qualifications voit un Charles mal à l'aise à bord de sa voiture rouge. Les premières inquiétudes se font ressentir et le morceau de plastique se coinçant dans son aileron avant n'arrange décidément rien. En effet, dans les ultimes minutes de la Q1, l'erreur n'est pas autorisée, et encore moins un manque de chance tel que celui-ci. Heureusement, le local de l'étape monégasque s'extirpe du piège et rejoint des McLaren menaçantes, Sainz ainsi que Verstappen. Les deux premiers exclus de la course à la Pole Position sont Alonso et Perez ! Les deux hispanophones sont en difficulté depuis Miami...
La Q2 est rapidement écartée par Charles qui commence à tout mettre bout à bout. A noter le passage en Q3 de Pierre Gasly pour la première fois de la saison, au détriment de son coéquipier Esteban Ocon. De plus, les deux Haas initialement qualifiées en douzième et quinzième position, sont rattrapées par la FIA pour un aileron arrière illégal. Magnussen et Hulkenberg s'élanceront de la voie des stands.
Les douze dernières minutes des qualifications sont assurément les plus attendues de la saison. Ils sont cinq à pouvoir se battre pour la potentielle victoire lors du Grand Prix : Verstappen, Piastri, Norris, Sainz et Charles. Ce dernier est sur ses terres et annonce la couleur lors de la première tentative. Le triple champion du monde est mécontent de l'adhérence de sa monoplace et va finalement commettre une petite erreur à Sainte Dévote et toucher le mur. La Pole se joue donc entre Charles et Oscar Piastri (qui ont amusé le monde de la Formule 1 tout le week-end avec une histoire de naturalisation pour l'Australien) mais la différence s'est faite à la sortie du tunnel ainsi que dans le dernier virage à l'avantage du Monégasque. Charles signe un 1'10"270, à un dixième du meilleur temps absolu du circuit, et se hisse en Pole Position pour la troisième fois à Monaco ! Seuls Senna, Fangio, Clark, Stewart et Prost font mieux... La moitié du travail (voire un peu plus) est faite... Sainz est troisième devant Norris, Russell et Verstappen.
Dimanche, le soleil est bel et bien au rendez-vous. Tout le monde est prêt pour la course même si la tension est palpable. Charles part comme les trois premiers pilotes qui le suivent en pneumatiques mediums. A l'extinction des feux, c'est un véritable carnage... si le premier virage se passe bien, la remontée vers le Casino voit Magnussen s'accrocher avec Sergio Perez. L'état de la Red Bull du Mexicain permet de s'imaginer la violence du choc. Hulkenberg est aussi impliqué. Un photographe a été blessé et nous espérons tous qu'il aille mieux le plus rapidement possible. A l'avant, Carlos Sainz a subi une crevaison en tentant de doubler Piastri mais dans son malheur, il est autorisé à reprendre sa troisième place lors du nouveau départ. Les deux Alpine se sont aussi accrochées à l'entrée du tunnel. Difficile de ne pas engager la responsabilité d'Esteban Ocon qui tente l'impossible et qui est contraint à l'abandon... Charles est de son côté toujours premier même s'il a du se défendre à la sortie du tunnel.
Après 45 minutes de travaux sur la piste, les pilotes reprennent la piste. Les pilotes doivent se reconcentrer ce qui est extrêmement difficile. Le choix des pneus est déterminant car un drapeau rouge peut faire office d'arrêt obligatoire. Les quatre premiers pilotes chaussent des pneus durs et ne sont donc plus obligés de s'arrêter. Cette nouvelle extinction des feux est beaucoup plus calme. Les premiers tours de piste sont à dix secondes des temps des qualifications. Les trois hommes de tête se suivent à moins d'une seconde tandis que les pilotes en gommes mediums (les Mercedes et Verstappen) sont forcés d'économiser et de créer un écart avec les pilotes devant eux.
Au bout de vingt tours, Piastri tente de surprendre Charles à l'entrée du tunnel, sans succès. En réponse, le Monégasque qui gérait jusqu'alors un rythme de sénateur, réalise son meilleur temps et relègue l'Australien à une seconde. Autrement, c'est un véritable statuquo : aucun dépassement et un seul arrêt aux stands, celui de Valterri Bottas.
A la mi-course, les leaders commencent à rattraper les retardataires. Charles en bénéficie car il a gagné deux secondes avec Piastri dans les différentes manœuvres. Il est inutile de cacher le fait que la course est soporifique, mais tant que Charles franchit la ligne en premier, peu d'importance ! Hamilton et Verstappen s'arrêtent à 25 tours de l'arrivée afin de chausser des pneus durs, la gomme mediums arrivant au bout de son potentiel. De son côté, Sainz ralentit volontairement Norris pour l'empêcher de s'arrêter aux stands. Tactique payante car Russell arrive à remonter sur le vainqueur de Miami.
A quinze tours du drapeau à damier, les dix premiers sont positionnés dans le même ordre que celui de la grille de départ. Charles a par la suite mis une volée à Piastri avec près de deux secondes au tour. Oscar a aussi énormément ralenti au point de revoir l'Espagnol dans ses échappements.
Au terme d'une course ennuyante mais stratégique, sans accroc (hormis ceux du premier tour) mais maîtrisée par les Rouges, la malédiction est levée pour Charles Leclerc ! Le Monégasque remporte SON Grand Prix à domicile ! C'est probablement le plus beau jour de sa carrière, et c'est assurément le nôtre chez CLF. C'est la sixième victoire de sa carrière en Formule 1. Quel pied. Oscar Piastri, une véritable graine de champion, termine deuxième, Sainz a quant à lui accompli un vrai travail d'équipe et termine troisième.
Les cris de libération, les yeux brillants, les félicitations de toute son équipe, des autres pilotes, ses pensées pour son père. Tout est magique. Cela fait douze ans que nous attendions ce moment. Fred Vasseur l'accompagne sur le podium pour des photos qui feront date.
Note du Grand Prix par l'équipe CLF :
Franck : 14| Cédric : 13| Raphaël : 19| Fred : 12| Mickaël : 5
TOP 5 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 169 points
02. C. Leclerc : 138 points
03. L. Norris : 113 points
04. C. Sainz : 108 points
05. S. Perez : 107 points
Classement des constructeurs :
01. Red Bull : 276 points
02. Ferrari : 252 points
03. McLaren : 184 points
04. Mercedes : 96 points
05. Aston Martin : 44 points
06. Racing Bulls : 24 points
07. Haas : 7 points
08. Alpine : 2 points
09. Williams : 2 points
10. Stake F1 : 0 point
Photo : Media Ferrari
Que dire sur ce week-end monégasque... (un lieu que j'affectionne particulièrement, ayant été pendant 7 ans voisine de la principauté, et étudiante durant 1 an dans une école située non loin de la gare) La joie, le bonheur, la délivrance, les larmes de joie, la peur que la malchance guette dans un virage etc... tant d'émotions ressenties pour Charles, pilote humble et doué, homme gentil et respectueux, drôle et honnête, sensible et déterminé, une personnalité hors du commun, bref quelqu'un qu on a envie de croiser un jour pour échanger, pour prendre un verre et parler de tout et de rien, de voitures et de musique (exemples non exhaustifs) On se souviendra longtemps du 26 mai 2024 parce qu'il a été un jour de bonheur intense dans nos vies de passionnés de F1 et de Ferrari ❤ merci pour ce super résumé en tout cas!
J’ai pleuré devant le podium
Bravo aux rédacteurs et merci pour ce résumé complet.
Merci beaucoup, cela fait chaud au cœur ! Au plaisir de te revoir dans les commentaires ;)