La dernière étape du Triple Header américain prend lieu et place à côté de Sao Paulo au Brésil, sur le circuit d'Interlagos. Ferrari y vise un sans-faute et donc une troisième victoire consécutive. Si le championnat des pilotes est difficilement imaginable pour Charles, le titre constructeur est totalement jouable avec une lutte entre McLaren et la Scuderia. Charles n'est quant à lui jamais monté sur le podium brésilien et voudra certainement y remédier. Nous savons avant même les premiers tours de roues que Verstappen est pénalisé de cinq places sur la grille dominicale pour un sixième changement de moteur. Il avait déjà été pénalisé de dix places pour la même infraction en Belgique.
Il s'agit également d'un week-end sprint, le programme est par conséquent modifié. Dans la seule séance d'essais libres offertes aux écuries, Charles et Carlos Sainz sont légèrement en retrait par rapport aux deux McLaren qui sont très performantes. Verstappen ainsi que les Mercedes ne sont pas au niveau de Norris et Piastri. Les premières qualifications se déroulent bien pour Charles, qui se hissent en SQ3 sans difficultés. A noter les éliminations précoces de Perez et d'Hamilton en SQ2. Avec un tour plus que solide, le Monégasque parvient à sa classer troisième, derrière les Piastri et Norris. Verstappen échoue à quelques centièmes derrière, Sainz est cinquième.
Samedi, les vingt pilotes s'élancent pour 24 tours. La course est marquée par une lutte à quatre pour la victoire. Si les conséquences mathématiques sont minimes, l'orgueil des pilotes donne aux spectateurs un beau spectacle. Charles résiste tant bien que mal à Max, alors que Norris attend de Piastri qu'il le laisse prendre la tête et ainsi réduire l'écart avec le triple champion du monde au classement. Le Monégasque cède au dix-huitième tour à cause de plusieurs erreurs et des pneus qui ont donné tout ce qu'ils avaient à offrir. Il termine quatrième, derrière Norris qui peut remercier Piastri de l'avoir laissé passer, et Max. Toutefois, ce dernier est (une nouvelle fois) pénalisé par la direction de course pour ne pas avoir respecté le delta lors d'une VSC provoquée par Hulkenberg. En finissant à moins de cinq secondes du Néerlandais, Charles en profite et chipe la troisième place.
Alors que les qualifications devaient faire grimper l'excitation, la pluie diluvienne affectueusement surnommée "Chuva" par les Brésiliens douche les spectateurs. Il est impossible de rouler sur un circuit aussi vallonné que celui d'Interlagos. L'hélicoptère médical étant également dans l'impossibilité de décoller dans ces conditions, la direction de course retarde progressivement le début des qualifications avant de les reporter au dimanche matin, pour la première fois depuis Suzuka 2019.
Dimanche, les pilotes ont mis leur réveil à 4h du matin, pour pouvoir monter dans leur monoplace à 7h30 heure locale. Sous une pluie moins forte que la veille, Charles et ses dix-neuf collègues se lancent. Mais la séance de qualification ne va pas se passer comme prévu et la très faible adhérence de la piste provoque de très nombreuses sorties de piste. Colapinto est le premier à provoquer un drapeau rouge, mais les trois parties de qualifications en verront. Au total, ce sont pas moins de cinq - un record - interruptions qui bouleversent les plans des écuries. Après l'Argentin, Sainz et Stroll perdent leur voiture à la sortie des "S de Senna". Alors que Charles évite de justesse l'élimination à cause d'eux, c'est Verstappen qui est le principal surpris. En plus des cinq places de pénalité mentionnées ci-dessus, le Néerlandais échoue à la douzième place : il se positionnera alors en dix-septième place sur la grille quelques heures plus tard.
En Q3, c'est au tour d'Alonso puis d'Albon de détruire leurs chances. Le rythme débridé de la troisième session de qualification empêche la SF-24 de Charles d'être pertinente. Il échoue à une sixième place décevante mais tout de même prometteuse tant les pilotes devant lui sont, sur le papier, moins en capacité de le priver d'un podium. Seuls Norris et Russell tiennent leur rang.
Moins de quatre heures après la fin des qualifications, les pilotes s'installent en grille. Seuls Albon qui ne participe pas à la course et Sainz qui commence depuis la voie des stands suite à un changement d'unité de puissance et de boîte de vitesse n'y sont pas conviés. Les prévisions météo annoncent à nouveau de la pluie à partir du second tiers de la course...
Lors du tour de formation, Stroll sort de la piste et parachève son œuvre et se coinçant dans le bac à graviers... La procédure de départ redémarre suite à un imbroglio avec Norris notamment, qui est sous enquête.
Au départ, Charles gagne directement une place sur Liam Lawson. Norris perd quant à la instantanément la tête face à Russell. Verstappen est dixième à la fin du deuxième tour et entame une folle remontée. Hormis un petit tête-à-queue de Pérez, les pilotes sont calmes. Le rythme de Verstappen est renversant. Au début du dixième tour, il dépasse, déjà, Oscar Piastri pour le gain de la septième place, puis Lawson pour la sixième position. Charles est sa prochaine cible, lui qui n'a toujours pas dépassé Ocon, alors que Vasseur annonce au micro Canal + que son pilote est confiant...
Au vingt-deuxième tour, Charles commet une erreur dans le dernier virage avant la remontée vers les stands mais défend superbement bien face à Verstappen. Au tour 25, Charles est le premier à rentrer au stand pour chausser des nouveaux pneus intermédiaires. Il ressort dans le trafic, derrière Hamilton... Une VSC intervient pour dégager la voiture d'Hülkenberg au tour 28 qui parvient à repartir. Elle rebat les cartes puisque les deux leaders, Russell et Norris, s'arrêtent simultanément, alors la pluie redouble d'intensité.
La direction de course annonce l'envoi de la voiture de sécurité sur la piste alors que PERSONNE ne s'était sorti ! La stupidité de cette décision n'a d'égal que la dangerosité de ses conséquences. C'est usant de se plaindre à juste titre, week-end après week-end, de l'amateurisme de la FIA. Le coup de gueule étant passé, Colapinto paye les pots cassés en fracassant sa Williams dans la remontée vers les stands lors du régime de SC. Le drapeau rouge est donc logiquement brandi. Les trois pilotes ne s'étant toujours pas arrêtés sont Verstappen... et les deux Alpine ! Ils peuvent changer librement de pneus.
Alors qu'un drapeau noir est indiqué à Nico Hülkenberg pour avoir été aidé par des commissaires, c'est un départ lancé que mène Esteban Ocon, après près de trente minutes d'interruption. Charles dépasse Tsunoda avant de commettre une erreur et manquer d'un rien de voir Piastri le doubler. Le Monégasque est sixième, entre les deux McLaren. Devant, Ocon sème sans pression aucune Verstappen et rêve d'une deuxième victoire en Formule 1.
Au tour 40, le vainqueur du Grand Prix du Mexique passe de héros à zéro en percutant le mur dans le secteur 2. Sainz abandonne et laisse Charles seul face à deux McLaren. Une nouvelle voiture de sécurité intervient et permet au vice-champion du monde 2022 de rattacher celle de Norris. La relance est immense de la part de Charles ! Il double Norris ET Russell au premier virage pour être quatrième ! Norris manque par ailleurs son virage et ressort septième. Malheureusement, Charles n'a AUCUN rythme et fait trop d'erreurs, il se fait doubler, et déposer, par Russell.
A l'arrivée, Charles est cinquième. Il peut nourrir des regrets mais termine devant les deux McLaren. Les évènements du jour sont tellement rocambolesques qu'il peut s'estimer heureux malgré tout. Max Verstappen remporte le Grand Prix, le premier depuis 133 jours ! La performance vient d'Alpine qui place des DEUX pilotes sur le podium. C'est le premier double podium français depuis 1997. C'est une bouffée d'air frais pour l'écurie française. Norris et Piastri sont respectivement six et huitième. Au championnat, Red Bull revient dans les rétroviseurs de Ferrari. Le prochain Grand Prix aura lieu dans trois semaines, à Las Vegas !
Notes de CLF :
Fred : 12 | Franck : 12 | Raph : 11
TOP 5 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 393 points
02. L. Norris : 331 points
03. C. Leclerc : 307 points
04. O.Piastri : 262 points
05. C. Sainz : 244 points
Classement des constructeurs :
01. McLaren : 593 points
02. Ferrari : 557 points
03. Red Bull : 544 points
04. Mercedes : 382 points
05. Aston Martin : 86 points
06. Alpine : 49 points
07. Haas : 46 points
08. RB Visa Cash App : 44 points
09. Williams : 17 points
10. Stake Sauber : 0 point
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Photo : Media Ferrari