La saison 2017 de Charles a été vraiment impressionnante, sans doute la meilleure de sa carrière et nous vous proposons de la revivre à travers une série de quatre articles.
Tout commence à Bahreïn avec Charles en pole de la course 1.
Avec Nato et Markelov aux deuxième et troisième places, il était clair que la course allait se jouer entre ces trois-là. Bien que le Monégasque prenne la tête au septième tour, il la perd lors des arrêts aux stands ce qui arrive même en Formule 1. Néanmoins, il termine troisième, sans avoir la moindre expérience dans la gestion de pneus Pirelli mais marque quand même 15 points très importants pour le championnat. C'est le début d'une grande saison.
La course 2 est incontestablement la plus belle de l'année. Parti en septième position, Charles pointe troisième après le premier virage.
Au neuvième tour, Markelov passe par les stands mais le Monégasque continue. Cinq tours plus tard c'est à son tour de chausser les pneus tendres. Il ressort à 24 secondes de la tête de course et absolument personne ne croit qu'il va réussir à remonter. Finalement, en 8 tours, il refait tout son retard et a repasse tout ses concurrents avec une facilité déconcertante. Pour sa deuxième course en Formule 2 il offre une démonstration très impressionnante, et ce n'est que le début. Charles quitte Bahreïn, en tête du championnat, 8 points devant Markelov.
Un long mois après ce premier meeting, la Formule 2 arrive à Barcelone. Lors de la séance qualificative, Charles montrait que ses récentes performances n'était absolument pas le fruit du hasard en signant la pole pour la deuxième fois de suite.
Au départ de la course 1 Charles perd la tête l'espace d'un demi-virage au profit de Ghioto mais il la reprend aussitôt pour ne plus la quitter. Il signe ainsi sa deuxième victoire en trois courses malgré une stratégie loin d'être idéale.
Le lendemain, Charles part huitième mais termine quatrième après une course 2 sage et maîtrisée. L'important est maintenant de comprendre la dégradation des pneus tout en gardant la tête du championnat. A la mi-mai, il se retrouve déjà avec 26 points d'avance sur Rowland et ça ne fait que de commencer.
Un mois plus tard, c'est Monaco. A ce moment, nous ne savons pas que le père de Charles, est gravement malade. On peut donc imaginer son envie décuplée de gagner à domicile pour Hervé mais également pour son public, sa famille et ses amis.
Le week-end démarre plutôt bien puisqu'il signe une pole plus que cruciale. En course 1, il garde la tête du départ jusqu'au vingt-et-unième tour, moment où Prema Racing fait une grosse erreur de stratégie et fait entrer Charles dans les stands au moment où la Safety Car va sortir sans être encore en piste. Hélas il ne repart que pour trois tours puisqu'il est rappelé par son équipe qui pense que sa roue avant-gauche n'est pas serrée. Il repart en avant-dernière position avant de rentrer aux stands pour abandonner pour problème mécanique. Les images de Charles assis par terre, la tête dans les mains sont terribles. On apprendra plus tard que c'est une cale de carrossage qui a cédé et qui a entraîné des vibrations dans la direction alors qu'il n'a touché aucun rail.
Le lendemain, Charles part dix-septième de la course 2 et en perd une au départ. Sa mission est simplement de faire ce qu'il peut puisque remonter jusqu'à la huitième place qui lui offrirait un point est tout bonnement impossible. Il abandonne à 8 tours de l'arrivée alors qu'il était dans les profondeurs du classement. Quand il n'y a rien à espérer, autant préserver la mécanique.
Moins d'un mois plus tard, nous sommes retournés à Monaco, pour dire un dernier adieu à Hervé. Le papa de Charles était une personne très attachante, d'une immense gentillesse, avec toujours le mot pour rire. Nous n'avions que de très bon souvenirs de lui et son départ nous a profondément marqué. Nous ne l'oublierons jamais.
Photo : Zak Mauger/FIA Formula 2