Sur les terres de Honda, la mission de Charles est de taille : retarder le second titre mondial de son plus grand rival, Max Verstappen. Le Néerlandais doit marquer huit points de plus que le Monégasque pour célébrer, chose que l'on voudrait voir le plus tard possible ! Dans l'histoire, pas moins de onze pilotes ont été sacrés devant un public japonais, de Piquet à Hamilton en passant par Prost et Senna.
En venant au Japon, nous avons une pensée pour Jules et sa famille, il nous manque tellement et nous espérons pouvoir sourire dimanche avec une victoire de Charles.
Considéré comme un "classique" par les pilotes, le Grand Prix du Japon à Suzuka verra sa météo mouvementée. En effet, la pluie sera sans aucun doute de la partie et ce, dès les premières séances du vendredi.
Pour voir les essais en France, il faut se lever tôt ! Comme prévu, la pluie vient perturber l'acquisition de données toute la journée de vendredi. Les Ferrari ne s'en portent pas moins bien et prouvent que le travail mené depuis Spa pour remonter la pente n'a pas été vaine. L'évolution sur le fond plat de la F1-75 est donc une réussite. Sans problème majeur, Charles traverse la journée tranquillement, sans vraiment pouvoir pousser sa monoplace à fond.
Samedi, le soleil revient pour les essais libres 3. Verstappen se hisse en haut de la feuille de temps, deux dixièmes devant Sainz et Charles. Plus loin, les Mercedes sont à 9 dixièmes alors qu'elles étaient les plus rapides sous la pluie de la veille.
En qualifications, le soleil est toujours présent même si le ciel reste chargé. Comme d'habitude, l'accession à la Q3 n'est qu'une simple formalité mais curieusement, aujourd'hui, Charles est très légèrement derrière Sainz lors des deux premières séances même si on ne parle que de quelques millièmes.
Après la première tentative, Charles est deuxième, à deux dixièmes d'un Max Verstappen sous enquête pour un incident avec Norris dans un tour de préparation.
Lors de la deuxième, Charles améliore ses deux premiers secteurs. Au moment d'attaquer les deux derniers virages, il est en avance de deux dixièmes sur le temps du Néerlandais mais il se loupe au freinage d'un virage. Au passage de la ligne, il manque la pole pour dix millièmes tandis que Sainz la rate pour cinquante-cinq. Même si Charles a d'ores et déjà battu son coéquipier espagnol, il lui inflige un 14 à 4 dans l'exercice, alors qu'il ne reste que quatre séances de qualifications.
Classement des qualifications :
Dimanche, la pluie est de retour, afin de rebattre encore une fois les cartes avant le départ. C'est une deuxième balle de match pour Verstappen, nous aurions préféré parler de sacre pour Charles, mais cela reste un possible évènement majeur dans l'histoire de notre sport préféré.
A l'extinction des feux, Charles a une meilleure impulsion que Verstappen et ne subit quasiment aucun patinage mais ce dernier n'a pas froid aux yeux et repasse en tête en retardant au maximum son freinage, et ce malgré la pluie.
Le premier tour est assez chaotique puisque Sainz perd le contrôle de sa monoplace et détruit sa monoplace dans le mur de pneus. Dans le brouillard la visibilité est tellement nulle que même Ocon n'a pas vu la sortie de l'Espagnol alors qu'il était deux secondes devant lui. Avec l'abandon d'Albon sur problème mécanique, la direction de course prend la décision de brandir le drapeau rouge. Les pilotes reviennent dans la pit lane au petit train et n'ont pas d'autre choix que de patienter.
Deux heures après la suspension de la course, la direction annonce une reprise pour quarante minutes !
Au moment de la relance, les pilotes restent calmes. Verstappen et Charles s'échappent, tandis que Vettel et Latifi se débarrassent tout de suite des pneus pluie pour des intermédiaires. Tout les pilotes s'arrêtent, à l'exception d'Alonso, Ricciardo, Schumacher et Zhou. Au jeu des arrêts, Charles a perdu deux secondes sur Verstappen mais le Monégasque prend rapidement confiance et momentanément le meilleur tour en course. Toutefois, l'écart se creuse entre les deux leaders, laissant peu de doute (une nouvelle fois) sur l'identité du vainqueur. Perez revient peu à peu sur Charles, au moment où l'ingénieur de ce dernier lui annonce de la pluie qui tomberait dans les prochaines minutes.
A vingt minutes du terme de la course, Charles perd une seconde par tour sur Max et la lutte se fera finalement entre les deux prétendants pour le titre de vice champion du monde. Après une bataille intense et une défense héroïque de Charles, c'est bien lui qui finit devant le Mexicain ! La fin de course est, à l'image de la matinée que l'on vient de vivre, assez déconcertante, puisque le drapeau à damier a été brandi un tour trop tôt par rapport au règlement.
Peu de temps après, étonnamment, Charles est rétrogradé en troisième position après avoir coupé le tout dernier virage du circuit. Cela peut être audible, voire logique. Il cède la deuxième place du championnat pour un point, avec quatre courses restantes.
Malgré la grande confusion de l'arrivée, la direction de course a bien fait d'attribuer la totalité des points disponibles. Après relecture du règlement, ils n'ont fait que l'appliquer tel qu'il était écrit. De toute façon, aujourd'hui ou à Austin, ça n'aurait rien changé au sacre de Verstappen. Il est donc champion du monde pour la deuxième année consécutive, à sa grande surprise, tout comme l'ensemble de la communauté F1.
Du côté du championnat pilote, Perez devance Charles d'un point pour le titre de vice-champion donc rien n'est joué de ce côté-là !
Classement à l'issue de la course :
Top 5 du championnat pilotes :
01. M. Verstappen : 366 points
02. S. Perez : 253 points
03. C. Leclerc : 252 points
04. G. Russell : 207 points
05. C. Sainz : 202 points
Classement des constructeurs :
01. Red Bull : 619 points
02. Ferrari : 454 points
03. Mercedes : 387 points
04. Alpine : 143 points
05. McLaren : 130 points
06. Alfa Romeo : 52 points
07. Aston Martin : 45 points
08. Haas : 34 points
09. Alpha Tauri : 34 points
10. Williams : 8 points
Déclaration de Charles après l'arrivée :
"J'ai vraiment eu du mal avec les pneus puisqu'ils se sont détériorés après 3 ou 4 tours seulement. J'ai beaucoup souffert, surtout au niveau des pneus avants. J'ai pu les voir quand je suis descendu de la voiture et je pense que j'ai eu de la chance de finir la course. A la fin, personne ne savait que c'était le dernier tour mais félicitations à Max pour son deuxième titre mondial, on va continuer de pousser jusqu'à la fin de la saison mais cette course est très frustrante. Cette année, le titre de Max n'était qu'une question de temps. Maintenant il faut que nous utilisions les prochaines courses pour mieux faire les choses et leur rendre la vie un peu plus dure. Enfin, pour le tracteur en piste, on ne devrait pas voir ça. Nous en avons encore parlé au briefing, la visibilité était nulle, on sait ce qu'il s'est passé en 2014 et aucun pilote ne veut voir ça."
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Photo : postsus.com