Edito : Le périple d'un tifoso français à Imola !

Passionné dans un premier temps par la voiture jaune et bleue d'Alonso en 2006, je me suis toujours demandé ce que pouvait procurer le passage d'une Formule 1 devant soi. En grandissant, la couleur rouge de la Scuderia Ferrari m'est apparue comme une évidence : c'était pour elle que je vibrerai pour le reste de ma vie. Les pilotes se sont succédés et ont tous marqué l'Histoire de la marque italienne. Raïkkönen, Massa, Vettel et maintenant Sainz et Charles ont tous gagné avec le cheval cabré.

La prochaine étape était d'aller sur le terrain, d'acheter mon billet et d'apprécier à sa juste valeur le spectacle qu'est la catégorie reine du sport automobile. J'aurais pu le faire au Castellet mais une petite barrière psychologique s'était créée. Allais-je pouvoir suivre la course comme à la télévision ? Ne serais-je pas déçu de ma place en tribunes ? Comment m'organiser pour me rendre sur place ? Sans compter l'aspect financier qui n'est assurément pas négligeable. Nous sommes beaucoup dans ce cas et si je peux avec cet avis vous convaincre de briser cette barrière, j'en serais très heureux.

J'ai choisi d'aller à Imola en décembre dernier. Prendre sa semaine de congés en anticipant la vente des billets, le logement pour les nuits, guetter les prix des trains et des avions sont autant de raisons de renoncer. Mais aller en Italie, sur les terres de Ferrari à Maranello et à Imola pour vibrer nous fait mettre des œillères sur toutes ces problématiques.

Je suis parti seul. Il s'agit d'un choix audacieux car pour moi, c'est la première fois que je fais cela. Je savais que j'allais pouvoir rencontrer des gens mais je n'étais pas prêt à croiser autant de sourires sur le visage des gens avec qui j'ai pu échanger. Voyager seul ne revient pas à être isolé tout au long du périple bien au contraire. C'est se forcer à aller vers les autres (surtout quand on est assez réservé et timide de nature) pour parler d'un moment fort de notre journée ou pour demander de nous prendre en photo. Nous sommes plusieurs dizaines de milliers de fans réunis dans un même lieu et il est obligatoire d'avoir des connexions, même brèves, avec des personnes du monde entier. Pour ma part, j'ai rencontré des Maltais, des Slovènes et même des Australiens ! Bien sûr, le peuple italien est très présent et c'est avec eux que j'ai partagé le plus de moments. La communauté française a été bien représentée aussi. Quel plaisir d'entendre des phrases en français ou de voir un drapeau tricolore ! On demande alors d'où l'on vient, où nous sommes placés, nos ressentis sur le week-end et nous adressons certains petits conseils qui peuvent être utiles.

Lors de la réservation, le choix de la tribune fût difficile mais finalement, j'ai opté pour la ligne droites des stands (Partenza 3). J'étais en face du box de Verstappen, entre celui de Charles et le podium donc. J'ai moins vu les voitures qu'à Rivazza ou à la Variante Alta mais le fait de voir la grille, et de manière générale le cœur du circuit avec les stands et le podium a fait pencher la balance. Le montant est élevé mais sachant que c'est pour trois jours (et que je suis venu au circuit également jeudi pour la fan-zone), les 660 euros sont, je trouve, un "juste" prix. Il faut un peu économiser tout au long de l'année mais pour mon cas je n'ai aucun regret !

Entre les trois sessions de roulage, les voitures historiques allant de la Cooper T51-21 de 1959 à la Benetton B199 de 1999, les Porsches (qui sont extrêmement bruyantes), les formules de promotion et la Formule 1, il est impossible de s'ennuyer ! En plus, on a eu l'immense chance de revoir Sebastian Vettel au volant d'une Formule 1, la MP4/8 de 1993. Armé d'une crème solaire voire d'une protection supplémentaire pour la nuque et les bras, les journées sont rythmées et bien organisées.

Un aspect intéressant à Imola a été la fanzone. Une grande scène accueillant des DJ locaux et l'ensemble des pilotes est installée dans un terrain vague. En anticipant les choses, j'ai pu être au premier rang lors des deux matinées de présentation des pilotes. C'était vraiment fou de voir l'engouement autour d'eux, et je ne parle même pas du passage de Carlos Sainz et de Charles ! Je ne vous cache pas que j'ai lâché une petite larme quand je me suis retrouvé à cinq mètres et qu'il m'a souri quand j'ai hurlé "On t'aime Charles !" Malgré le feutre indélébile et la casquette prête à être signée, je n'ai pas eu d'autographe, manque de chance (vous verrez j'en ai eu plus tard...) Beaucoup d'activités sont aussi prévues (pit-stop challenge, exposition du vrai trophée du championnat du monde des pilotes, un podium factice pour imiter Lando ou Charles, etc) ainsi qu'un nombre important de buvettes/snacks et de boutiques. Les files d'attentes sont tout à fait raisonnables et les prix sont ceux attendus dans un tel évènement. La bière est à 7,5 euros et le Burger à 12 euros. Le parc Acqua Minerali est vraiment plaisant à parcourir. Ombragé, il offre la possibilité de venir saluer la mémoire d'Ayrton Senna au pied du monument qui lui est dédié et où des centaines de drapeaux sont accrochés, prouvant alors l'amour de tous les fans de la discipline. Pour les trente ans de sa tragique disparition (ainsi que de celle de Roland Ratzenberger), c'était un passage obligé.

J'avais pris une voiture de location, ce qui m'a permis de me rendre à Maranello le jeudi matin (à faire impérativement !). Le musée Ferrari ne m'a pas laissé indifférent. Voir autant de voitures, de monoplaces et de trophées est un privilège. Je me suis laissé prendre au jeu du simulateur de course à la fin de la visite... J'étais déjà motivé à en prendre un pour chez moi, je suis désormais convaincu !

Concernant le trafic autour du circuit, j'ai eu une heure de retard à la fin de chaque journée. Profitez-en pour faire quelques courses ou pour visiter Imola et son château médiéval qui est très beau ! Je n'ai eu aucun problème à trouver des places de parking dans Imola, il y en a suffisamment. La gare est quant à elle à une vingtaine de minutes à pied de l'entrée. La gestion des flux humains est réussie je trouve (sauf lors de l'envahissement final à la fin de la course où ce fût logiquement un joyeux bazar pour rester poli...).

L'ambiance est géniale pendant les événements F1 mais elle l'est beaucoup moins sur les formules de promotion. On sent que les gens ne suivent pas tous la F2 ou la F3 car les tribunes sont peu remplies à cet instant. Preuve que dans la mentalité italienne, seuls le calcio et Ferrari comptent. J'ai eu le sentiment que beaucoup de personnes venaient parce que le sport est tendance mais qu'ils n'accordent que peu d'importance à la piste contrairement à la tenue qu'ils vont mettre, au parfum à utiliser. Certains ont passé la majorité de la course à aller à la buvette pour avoir un verre de Spritz, perturbant les véritables fans de la discipline. Heureusement, ils n'étaient qu'une minorité tandis que la majorité, elle, se levait à chaque passage d'une Ferrari (surtout Charles en étant objectif car il se battait pour le podium). Le rôle de supporters reprenait son sens. Sainz a aussi été applaudi car il a du crédit du fait de sa victoire à Melbourne mais la fin est palpable, alors que Lewis est acclamé. Le duo Hamilton - Charles va être passionnant et très "bankable". L'envahissement de la piste dès la fin de la course a été un grand moment. On ressent la passion des tifosi avec les nombreux drapeaux et les fumigènes craqués. Les frissons sont assurés.

En fin de compte, mes cinq jours en Émilie-Romagne ont été somptueux. J'ai des souvenirs pleins la tête, fais des rencontres incroyablement diverses et cela a aussi été une réussite sportive avec deux Marseillaises le dimanche matin ! Je ne vous raconte pas la tête des spectateurs autour de moi, presque seul Français dans la tribune à hurler notre hymne national ! Sans avoir fait les comptes, je pense en avoir eu pour environ 1800 à 2000€. Je n'ai pas fait d'excès mais je ne me suis pas non plus restreint à faire quoi que ce soit. Il s'agit d'un vrai investissement qui doit pouvoir être optimisé. Cependant je suis ravi de cette expérience. Et puis je vous parlais de chance plus haut car j'ai pris trois claques de hasard aux aéroports de Roissy Charles de Gaulle et de Bologne. J'ai croisé Isack Hadjar au moment d'embarquer à Paris. Paul Aron était au même guichet que moi pour aller récupérer sa voiture de location (il a fallu qu'il paye une taxe "jeune conducteur" !). Et enfin au moment d'embarquer à Bologne j'ai pu discuter avec Julien Fébreau, voix de la Formule 1 en France depuis plus de 10 ans, ainsi que Laurent Dupin, Pauline Sanzay, Bruno Famin (directeur d'Alpine Motorsport) et l'ingénieur moteur de la voiture de Max Verstappen (dont le nom m'échappe désespérément !)

Si vous avez des questions sur un potentiel futur voyage pour aller communier avec plusieurs dizaines voire centaines de milliers de personnes, écrivez-nous en commentaire ou directement sur notre page Facebook !

 


Photo : Raphaël Rayssac

Une réflexion sur « Edito : Le périple d'un tifoso français à Imola ! »

  1. Ravie d'avoir fait ta connaissance à Bologne le jeudi soir, et profiter d'un bon dîner dans un resto typique (le tiramisu hmmmm) avec mes 2 fils Brandon et Vincent, Julien un ami à Vince, ma fille et mon mari. Et bien sûr échanger sur ce week-end de folie rouge qui commençait Ces 3 jours à Imola... incroyable, magique expérience et des souvenirs à vie en espérant bcp d'autres (j'aurais bien voulu un autographe de Charles ... ce sera pour une autre fois) À une autre fois sur un GP

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