Lorsque nous étions à Varennes, nous avons profité de la pause du dimanche pour poser quelques questions à Armando Filini. Dans cette interview, il nous parle de Charles, mais également de son équipe.
Tout d’abord, un grand merci à vous de nous accorder un moment.
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter et nous dire quel a été votre parcours avant de travailler pour ART GP Karting ?
J’ai fais plusieurs choses. J'ai tout d'abord commencé en tant que pilote chez Tony Kart. J’ai ensuite travaillé sur certaines courses avec eux, mais aussi avec Birel, BRM, CRG, Maranello Kart et maintenant, ART GP.
Chez "Maranello Karting", vous étiez déjà en étroite collaboration avec Nicolas Todt et Jules Bianchi, qui sont très importants dans la vie de Charles. Racontez-nous votre rencontre avec eux et vos relations aujourd'hui.
La première fois que j’ai rencontré Charles, c’était lorsque Jules Bianchi me l’a présenté. Il était venu chez Maranello Karting, il était très jeune, mais Jules me l’a présenté afin que je le prenne avec nous pour l’année suivante. Et en effet, c’est ce qu’on a fait en l’engageant en KF3. Après ça, il est allé chez Intrepid, et moi je suis resté chez Maranello. Et finalement Nicolas Todt l’a ramené avec nous, chez ART Grand Prix, au début de l’année dernière.
Fin 2011, vous quittez l’écurie Maranello pour intégrer le nouveau projet de Nicolas Todt, ART Grand Prix Karting. Quels étaient vos objectifs en rejoignant cette nouvelle structure ?
L’objectif était de bien faire, et je pense que nous y sommes parvenus, même si nous pouvons encore nous améliorer à tous les niveaux. Evidemment à cause de la crise économique, nous savions ça serait dur, mais dans l’ensemble, tout s’est bien passé.
Nous sommes très bien partis, peut être même trop bien, puisque je ne pensais pas moi-même que nous serions aussi performants dès le début.
De plus, nous avons du changer de partenaire pour le châssis, les freins et nous sommes donc partis d’une feuille blanche. Nous avons eu de très bons résultats notamment grâce à trois très bons pilotes que sont Ben Barnicoat, Ben Hanley et Charles Leclerc.
L’équipe est basée non loin du circuit de Lonato.
Pourquoi avoir choisi d’être près de ce circuit plutôt qu’un autre ?
En effet, nous ne sommes qu’à trente minutes du circuit. Nous nous sommes implantés à cet endroit pour nous rapprocher de nos fournisseurs. La région de Brescia est la zone d’activité principale pour le kart. C’est comme lorsqu'une équipe de Formule 1 se base en Angleterre.
La saison 2013 a très bien démarré pour lui, puisqu’il a gagné la Winter Cup avec 40 de fièvre. Vous a-t-il impressionné ce jour-là, sachant qu’il n’en était qu’à sa deuxième course en KZ et qu’il est le plus jeune du plateau 2013 ?
Nous savions qu’il était rapide puisque nous l’avions vu dès les essais hivernaux. La véritable interrogation était de savoir comment il allait se comporter pendant les courses, avec les départs arrêtés et la façon très différente de piloter en KZ. Il nous a impressionné par sa rapidité d’apprentissage.
Cette saison, Charles a un nouvel équipier : Ben Hanley.
Comment se passe leur relation au sein du team et travaillaient-ils ensemble ou séparément ?
Oui, évidemment, ils travaillaient ensemble. En revanche, une fois sur la piste qu’ils se battaient l’un contre l’autre comme tous les autres pilotes. C’est quelque chose de normal.
Ils se sont accrochés à Genk par exemple.
Pour ce qui est de Genk, c’est une autre chose. Ben Hanley a cassé son moteur et Charles était juste derrière. Il n’a pas pu l’éviter. Quand vous avez deux très bons pilotes, ce sont des choses qui arrivent.
Quand on prend l’exemple de ce qui s’est passé entre Alonso et Hamilton lorsqu’ils étaient chez McLaren en 2007, ce qui s’est passé chez nous n’est rien comparé à eux.
Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à prendre Charles chez ART GP début 2012 ? Pourquoi lui, et pas un autre pilote ?
La décision n’appartenait pas qu’à moi mais également à Nicolas Todt, puisqu’il est son manager chez All Road Management. C’était presque normal qu’il vienne avec nous, surtout que nous nous intéressions à lui, même si nous ne savions pas si nous serions performants puisque l’équipe venait d’être créée. C’était un point d’interrogation. Moi-même je n’étais pas certain que nous serions compétitifs dès le début.
Quelles sont les qualités de Charles en tant que pilote et en tant que jeune homme ?
Sa sympathie avec ses mécaniciens et sa vitesse. Il est incroyablement rapide, ça c’est certain.
Pouvez-vous nous parler de l’attitude de Charles lorsqu’il est sous la tente ART GP et dans le paddock par exemple ?
Même s’il est encore jeune, c’est déjà un professionnel.
Avez-vous quelques anecdotes amusantes à nous raconter à propos de Charles ?
Je ne sais pas par où commencer, parce que dans notre équipe l’ambiance est vraiment bonne. C’est une excellente chose pour avoir le moral au beau fixe, parce que si tout le monde faisait la tête lorsque les choses tournent mal, ce ne serait pas une bonne chose. C'est bien parfois de prendre les choses avec le sourire.
Y-a-t’il des similitudes entre Jules et Charles sur la piste, mais aussi dans leur façon de travailler et d’apprendre ?
(Grand sourire) Le kart ne fonctionne jamais assez bien et le moteur non plus. Ils veulent toujours faire le meilleur temps même quand ils rodent le moteur. En fait, ils sont pareils ! (Rires)
Enfin, dernière question, connaissiez-vous déjà notre site, et que pensez-vous de cette initiative ?
Non, je ne le connaissais pas parce que je suis d’une vieille génération et que je ne connais pas trop ce genre de choses. Je pense que c’est une bonne chose, puisque maintenant tout passe par internet. C’est très bien ce que vous faites.
Merci beaucoup !
Merci à vous.
Photo : karting.art-grandprix.com